N’oubliez pas vos clés!
La vie sous pression vous fait oublier vos clés, votre chapeau, votre parapluie? Mais surtout elle risque de vous faire oublier quelques-uns de vos besoins vitaux. Or cette perte de connexion avec soi fragilise et expose à de multiples perturbations mentales, émotionnelles et physiques. Alors voici un petit pense-bête pour ne pas perdre les clés de notre vie.
Respirez. Toujours suspendus à l’instant d’après, nous risquons de vivre nos journées en apnée. Nous oublions que la vie au sens le plus basique du terme, celle de nos cellules, dépend de la qualité de notre souffle. Respirer demande d’alterner mise en tension et laisser aller; et chacune de ces phases a besoin de son temps propre. La respiration a aussi une fonction régulatrice sur nos émotions et notre système nerveux. Alors pensons, à intervalles réguliers dans la journée, à habiter notre souffle en respirant consciemment quelques minutes, ou quelques secondes. Chaque fois que nous le faisons nous nous tenons au plus près de notre personnalité profonde, elle aussi faite de ce double mouvement: capter (par l’attention) et « souffler vers » (définition de l’aspiration).
Ressentez. Perchés dans notre mental, en mode résolution de problème ou en pilote automatique, nous oublions de ressentir. Je suis surpris par le nombre de personnes incapables de dire ce qu’elles ressentent à un moment donné. Le corps semble devenu silencieux, à moins qu’il ne crie à travers des douleurs variées. Chez d’autres, le ressenti semble en excès, avec pour résultat la même confusion et parfois une peur de l’émotion. Pourtant nos ressentis nous fournissent des informations clé sur nos besoins et nos limites. Réapprendre à les accueillir, en allant des plus audibles aux plus subtils, est une des clés de l’équilibre psychique.
Utilisez votre attention. Notre attention hyper-sollicitée ne se pose plus. Nous sommes harcelés de stimuli en tout genre à chaque heure du jour; et si nous y échappons enfin c’est pour entendre le bavardage incessant de notre mental. Alors, à défaut de pouvoir éteindre notre environnement ou notre cerveau, il nous faut reprendre la maîtrise de notre attention. Choisir à nouveau où la poser, puis la maintenir en place, comme dans la pratique de la pleine conscience. C’est la condition pour nous désencombrer et renouer avec ce qui compte vraiment pour nous. La condition aussi d’une vraie présence.
Triez. Nous sommes tous en danger de syllogomanie, l’incapacité à jeter. Nous gardons toutes les émotions, toutes les informations, toutes les questions sans réponse, le souvenir de tous les « poils à gratter » du quotidien; nous accumulons fatigues et obligations. Dans notre esprit comme dans nos armoires, il faut régulièrement faire du tri. Nous interroger sur l’utile et l’inutile, le prioritaire et le secondaire.
Comme vous le constatez immédiatement, il y a un point commun entre toutes ces habitudes: elles nous demandent de savoir ralentir, au moins par moments, le temps de nous redonner des choix et de sentir que nous sommes bien aux commandes de notre vie.