« Ce qui guérit, c’est le contact avec soi »

Les troubles anxieux

Les troubles anxieux augmentent, favorisés par notre mode de vie et par l’état du monde. Certaines personnes, inquiètes ou pessimistes par nature, y sont plus exposées que d’autres, mais personne n’est immunisé.

A la base, il y a des réactions normales comme la peur ou l’inquiétude face à un danger clairement identifié. Mais lorsque ces états d’alerte s’intensifient et deviennent permanents, alors même qu’il n’existe aucun danger concret autour de nous, un trouble anxieux s’installe. Il peut prendre différentes formes et évoluer d’une forme à une autre: trouble anxieux généralisé (TAG), anxiété sociale, phobie, angoisses, attaques de panique, trouble obsessionnel compulsif (TOC). Un cas particulier est le syndrome de stress post-traumatique (PTSD) déclenché par un traumatisme violent.

Les conséquences peuvent devenir très invalidantes sur la durée: perte d’appétit, insomnie chronique, stress chronique, isolement social, douleurs somatiques, tensions musculaires et maux de dos, rétrécissement progressif des activités, confusion mentale, procrastination, incapacité à prendre des décisions, etc.

Les causes

Face à une menace concrète et présente, la peur ou l’inquiétude sont bénéfiques, car elles nous poussent à réagir pour nous protéger. Les trois modes de réaction classiques sont: lutter (ou chercher des solutions), fuir (éviter, se mettre à l’abri), ou se figer (“faire le mort”). On parle d’anxiété lorsqu’il n’y a pas de danger réel et présent, mais une menace imaginée que nous avons nous-mêmes fabriquée. Il n’y a alors plus aucun mode de réaction efficace, et nous sommes condamnés à tourner en rond dans nos peurs. Et à force de tourner en rond, ces peurs vont faire comme les boules de neige: elles vont grossir. Car le gros danger de l’anxiété est qu’elle se nourrit de tout, même de ce qui va bien (car si ça va bien, c’est que ça risque d’aller mal).

Quand je parle de “menace imaginée”, je ne veux pas dire que la menace n’est pas plausible. Mais le danger n’est pas là, réel, objectif, perceptible. Notre esprit fabrique un ou plusieurs scénarios dramatiques pour un avenir hypothétique sur lequel nous ne pouvons avoir aucune certitude. Donc aucune action ni décision possible.

Certains profils sont particulièrement sujets aux troubles anxieux. Par exemple: les personnes qui ne se sentent jamais en sécurité ou en confiance, et qui éprouvent un fort besoin de contrôle sur leur environnement; les perfectionnistes; les hypersensibles; ceux qui ont un déficit de confiance en soi et craignent l’échec; les personnes mentalement hyperactives qui analysent sans arrêt toutes les situations; les individus timides ou peu affirmés. Parfois, la prédisposition à l’anxiété est déjà inscrite dans la personnalité et se révèle dès l’enfance. Mais un trouble anxieux peut aussi surgir comme séquelle d’un bouleversement inattendu qui va générer et laisser un sentiment diffus d’insécurité.

Les traitements

Il existe bien sûr des médicaments anxiolytiques (la France est un des pays qui en consommeraient le plus) pour soulager les symptômes. Préférez autant que possible la naturopathie, qui offre elle aussi toute une gamme de remèdes.

Mais si les produits contre l’anxiété aident momentanément en soulageant les symptômes les plus gênants, leur effet cesse dès qu’on arrête de les prendre. La psychothérapie ne vous transformera pas en personne insouciante si vous êtes anxieux par nature, mais elle vous aidera à construire des schémas de pensée et de réaction durables pour empêcher que vos peurs mettent votre vie sens dessus dessous.

La psychothérapie de l’anxiété prend différentes formes selon qu’il s’agit d’un trouble anxieux généralisé, d’une phobie ou de crises d’angoisse. Mais on retrouvera certaines constantes:

  • Des exercices physiques (respirations, postures, mouvements) pour réduire l’intensité des sensations physiques;
  • Rééducation de la relation avec les pensées, les émotions et les sensations physiques;
  • Entraînement à la pleine conscience;
  • Exposition progressive aux stimuli anxiogènes;
  • Développement des ressources pour favoriser la confiance en soi, l’affirmation et le regard positif.