« Ce qui guérit, c’est le contact avec soi »

Les thérapies cognitives et comportementales

Les thérapies cognitives et comportementales sont issues de presque un siècle d’études menées en laboratoire ou dans la vraie vie.

Comment les TCC soignent?

Les TCC traitent le la mal-être via la symptomatologie. Elles ne postulent pas, comme la psychanalyse, que les symptômes proviennent d’un inconscient refoulé, mais plutôt qu’ils sont le produit de certains types de pensées (cognitions) et de comportements que l’individu entretient dans sa vie quotidienne. Les séances de TCC auront donc pour but de découvrir ces types de pensées et de comportements, pour pouvoir en vérifier la pertinence. Ceux qui s’avèrent dysfonctionnels feront l’objet d’une attention particulière. C’est ce qu’on appelle l’“analyse fonctionnelle”. Ensuite client et thérapeute identifieront ensemble quelles alternatives il vaudrait mieux privilégier dans la vie de tous les jours, et conviendront d’un programme d’entraînement. Autant dire que l’efficacité repose en grande partie sur l’action, sur l’apprentissage de nouveaux réflexes, sur la prescription de tâches à réaliser entre les séances et sur l’évaluation attentive des progrès et des obstacles au fil de la pratique.

Si l’on prend l’exemple classique d’une phobie, le thérapeute TCC ne s’attardera pas sur les origines possibles de la maladie dans l’enfance (ce qui ne veut pas dire qu’il ne s’y intéressera pas), mais il aidera plutôt le client à repérer comment les réactions phobiques apparaissent, à quel moment et dans quel contexte. Ils identifieront les pensées et les ressentis qui surgissent, et les stratégies spontanées du client pour mettre fin au malaise. Ils pourront alors envisager des changements progressifs à apporter et les tester dans la vie courante.

Une “troisième vague” de TCC est apparue vers la fin des années 90 pour inclure le lien entre cognitions mentales et émotions. Cette évolution récente des TCC a notamment donné naissance à la Thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT).

Les thérapies cognitives et comportementales sont issues de presque un siècle d’études menées en laboratoire ou dans la vraie vie, et qui ont porté à la fois sur les lois de l’apprentissage, sur la façon dont nous traitons l’information mentale, sur la façon dont se construisent nos schémas de pensée et d’action, sur les mécanismes émotionnels (liens entre psychisme et neurologie) et sur les interactions de l’individu avec son milieu. Cette base scientifique continue de s’enrichir considérablement avec les nouvelles technologies d’observation et d’exploration mises au point pour les recherches en neurosciences.

Efficacité validée
Les TCC sont apparues dans les années 50 aux Etats-Unis, et dans les années 70 en France. Issues de travaux de recherche sur l’apprentissage et le traitement de l’information, elles se sont développées sur une méthodologie scientifique et se sont donc particulièrement bien prêtées aux évaluations. Aujourd’hui, des milliers d’études contrôlées et des dizaines de méta-analyses ont établi l’efficacité des TCC dans quasiment Une efficacité validéetous les types de psychopathologies.

Un client actif

Avec les TCC, le client apprend très vite à devenir son propre thérapeute, et donc à devenir autonome dans le traitement de ses troubles. Il est tout de suite acteur de sa psychothérapie: il observe, note, décrit, recherche, crée, agit, s’entraîne, expérimente, corrige. Il acquiert rapidement des outils pratiques pour faire face à ses troubles: relaxation, gestion des pensées et des émotions, résolution de problèmes, communication.

Il vaut la peine de souligner le rôle important de l’auto-observation demandée au client: relever le type de pensées, de “croyances”, de raisonnements, qui sous-tendent ses réactions; ses façons de se comporter et leur impact sur les pensées ou l’humeur; les résultats fonctionnels ou pas de ces différents aspects de sa vie quotidienne. Outre qu’une telle observation fournit des informations précieuses, elle amène le client à se décentrer de ses problèmes et à se positionner en “naturaliste” curieux, attitude beaucoup plus propice à l’émergence de solutions.

Plutôt qu’un “patient” qui reçoit des soins, la personne qui consulte vient apprendre de nouvelles compétences qui vont élargir son répertoire dans les domaines de l’émotion, de la pensée et du comportement, et ainsi rendre ses stratégies d’adaptation et de réaction plus efficaces.