« Ce qui guérit, c’est le contact avec soi »

La thérapie existentielle

La thérapie existentielle ne vise pas à soigner des pathologies, mais plutôt à reprendre sa vie en main. Elle s’adresse donc plus spécifiquement à des personnes qui se trouvent devant des choix de vie, qui sont en recherche de sens, de valeurs, de motivations.

Les troubles existentiels

A la différence des animaux, l’humain ne se satisfait pas de répondre à des besoins physiologiques et d’assurer sa survie. Il a besoin de sens, comme d’une clé pour accéder à son existence. Le vide total de sens peut conduire à la folie. D’où une demande récurrente dans les consultations: “comprendre”. C’est l’aspect existentiel de très nombreuses situations de blocage. Comprendre un contexte ou un événement en trouvant à coup sûr, comme dans une enquête policière, le coupable, le pourquoi, la logique, n’est pas toujours possible, du moins dans l’immédiat de la thérapie. Pourtant donner un sens qui permette au client d’intégrer ce vécu à sa vie est toujours nécessaire. C’est même la baguette magique capable de transformer ce que nous ne pouvons pas changer.

Un trouble existentiel peut être au centre de problématiques d’identité. A côté du travail sur l’affirmation et l’estime de soi, définir notre identité est une condition essentielle du changement, qui passe par une conscience claire de ce qui compte pour nous, de nos engagements, de notre singularité. Découvrir cela est souvent vécu comme une nouvelle naissance.

Le besoin de sens se révèle également dans les situations de choix, quand des décisions ou des orientations majeures doivent être prises. L’ennui, la démotivation, les incapacités à choisir ou à se projeter dans l’avenir sont souvent le signe d’une perte de contact avec nos valeurs ou de conflits entre elles.

Parfois ce sont des événements traumatiques qui, sans paraître dramatiques pour autant, viennent bouleverser un système de valeurs et de convictions, et créer le trouble existentiel sous forme d’angoisses, de peurs, d’obsessions, etc.

La psychologie des valeurs

La notion de valeurs vient surtout de la psychologie sociale, mais avec la psychologie positive et la thérapie ACT en particulier cette notion acquiert une place prépondérante dans l’accompagnement individuel. Les valeurs, chez tout individu (mais aussi dans n’importe quel groupe ou institution), sont les principes, qualités ou idéaux qui vont orienter les choix et les décisions. Une façon un peu plus concrète de les identifier est de se demander tout simplement: Qu’est-ce qui est important pour moi dans la vie? Ces valeurs existent mais ne sont pas toujours conscientes. Il y a donc souvent un travail d’exploration et de clarification à mener. Si certaines valeurs s’avèrent contradictoires et risquent d’entrer en conflit, il va aussi falloir les harmoniser ou créer une hiérarchie. Ensuite la question sera: Comment être fidèle à mes valeurs? Par quelles actions ou comportements est-ce que je souhaite que mes valeurs se manifestent dans ma vie?

Psychologie du sens

La logothérapie (ou “thérapie du sens”) a été développée dans les années 1960 par Viktor Frankl, psychiatre autrichien rescapé des camps de concentration nazis. Il a étudié les effets de la perte de sens chez un individu. Il a observé également comment les gens s’y prenaient pour mettre du sens dans leur vie ou dans leurs activités, et les pièges possibles. Il a ainsi tenté d’inventorier les différentes sources de sens, et de construire un style d’accompagnement thérapeutique et de questionnement spécifique à cette recherche. “Vivre comme si c’était la seconde fois et qu’on s’apprêtait à répéter les mêmes erreurs.” Après lui, d’autres chercheurs ont décliné sa méthode pour l’adapter à des contextes plus spécifiques comme le monde du travail ou les conséquences des traumatismes.

La thérapie narrative est une autre pratique adaptée à cette recherche de sens. Elle invite le client à écrire différentes versions de son histoire à partir de fils conducteurs nouveaux.

Cette recherche ou construction de sens est une voie royale pour sortir de la victimisation, et se réapproprier sa liberté et la responsabilité de sa vie.